Mémorial de Sainte-Anne

L'attaque du plateau de Manivert (les 11 et 12 juin 1944)

Dans la journée du 11 juin, les Allemands procèdent au bouclage de la colline de Ste Anne et isolent les maquisards (environ 400 hommes). Toute la matinée du 12 juin, le combat fait rage et les résistants se battent avec acharnement contre un ennemi supérieur en nombre (environ 3000 hommes) et en armement. Les maquisards infligent des pertes sévères aux assaillants, mais les munitions s'épuisent. Les Allemands mettent le feu au maquis pour les forcer à se rendre. L'ordre de dispersion est effectivement donné. L'ennemi procède alors à une "chasse à l'homme", des prisonniers et des blessés sont capturés, interrogés, torturés puis fusillés. Au terme de ces journées, 62 résistants du maquis de Ste Anne ont été tués. Ils avaient une moyenne d'âge de 28 ans.

Le lendemain, 13 juin, dans le vallon de Fenouillet, entre Charleval et La Roque d'Anthéron, 28 résistants sont fusillés. Certains avaient été arrêtés la veille dans la chaîne des Côtes, d'autres avaient été arrêtés ailleurs et amenés au Fenouillet pour y être exécuté.

Cimetière du Fenouillet

Les 12 et 13 juin 1944, 90 résistants ont payé de leur vie leur contribution à la libération de la Provence et de la France.

Nombres de victimes : 62

Lieux de décès :
- 28 morts dans la commune de CHARLEVAL
- 26 morts dans la commune de LA ROQUE D'ANTHERON
- 5 morts dans la commune de MALLEMORT (d'après l'Etat-civil mais vraisemblablement inexact)
- 2 morts dans la commune de LAMBESC
- 1 mort dans la commune de ROGNES (mais acte dressé à Alleins, le 13 juin 1944).

Domiciles :
- 25 victimes habitaient CHARLEVAL
- 21 victimes habitaient LA ROQUE D'ANTHERON
- 5 victimes habitaient MALLEMORT
- 4 victimes habitaient LAMBESC
- 2 victimes habitaient AIX-EN-PROVENCE
- 1 victime habitait CADENET
- 1 victime habitait ALLEINS
- 1 victime habitait MARSEILLE
- 1 victime habitait EYGUIERES
- 1 victime habitait SALON-DE-PROVENCE.

Nombres de Victimes : 28

Identifiées : 18

Arrétées le 12 juin 1944 dans la région de la Chaîne des Côtes :
- 6 domiciliées à LAMBESC
- 1 domiciliée à MALLEMORT
- 1 domiciliée à MIRAMAS
- 1 domiciliée à CHARLEVAL
- 1 domiciliée à SALON.

Arrétées les 6 et 8 Juin 1944, incarcérées au siège de la Gestapo (425 Rue Paradis à MARSEILLE) ou aux Baumettes :
- 7 domiciliées à MARTIGUES
- 1 domiciliée à PORT DE BOUC
- 1 domiciliée à ST VICTORET
- 1 domiciliée à MARSEILLE
- 1 domiciliée à PARIS (pas d'acte de décés).

Arrétées par la Gestapo avant le 6 Juin 1944 :
- 1 domiciliée à MONTPELLIER
- 6 victimes inconnues

Le plateau de Sèze, lui, n'a pas été attaqué. Ce fait montre bien que c'est sur dénonciation que les Allemands ont eu connaissance d'un maquis à Ste Anne et non après une recherche exhaustive. Par bonheur, cette personne ne connaissait pas le maquis de Sèze, ce qui a permis d'épargner de nombreuses vies.

Suite à une dénonciation, des rafles, ayant pour but l'arrestation des résistants encore en activité dans la chaîne des Côtes après les massacres des 12 et 13 juin 1944, sont organisées à l'aube du 10 juillet 1944 à 5 heures du matin. Les Allemands n'hésitent pas, il est évident qu'ils ont des noms et des adresses précises. De nombreux résistants sont arrêtés, torturés et fusillés. et

Ainsi, la Ferme du "Grand Verger", propriété d'Henri Blanc et lieu de réunion des responsables de l'organisation du maquis de Sèze, est pillée et incendiée. Henri Blanc et deux de ses camarades parviendront à s'échapper, alors que Germain Poncet sera capturé, horriblement torturé puis assassiné devant les membres de sa famille.